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Brisées, Encres Vives no 516, nov.-dec. 2021, 16 p.

     Le recueil, également chez l'éditeur Michel Cosem d'Encres Vives, intitulé Brisées, est constitué de soixante-quatre quatrains en vers octosyllabiques de belle facture. Le sous-chapitre, Sauf-conduits, a particulièrement attiré notre attention, puisque chaque quatrain est inspiré par une ville ou un lieu : Londres, Rome, Florence, Prague, Barcelone, voire Louxor... Résumer chaque fois un émerveillement n'est pas facile.

Il leur reste tant de hauteur

Aux Météores tombés du ciel

Que leur ombres même déroute les cœurs

Vers un désir d'élévation

 

     Ou bien, pour Abou Simbel :

 

Pharaon un et multiple

Ses regards ignorent les royaumes

Que conquirent le sable et le vent

Avec pour seule arme le silence

     En quatre lignes, donner la main à un lieu. Non pas le résumer, mais ouvrir une porte, des effluves. Pari insensé : celui du poète...

 

     Plus loin, Gérard Le Goff évoque avec délicatesse l'offrande des hautes fleurs (...), la harpe (qui) parle toutes les langues de l'eau / Elle sait les prophéties des sources (...) Accorde son cristal à la pluie.

Marc des mots, condensé de poésie. Seize pages ? Encore !

 

                                                             © Claude LUEZIOR, avril 2022

Brisées
Auteur : Gérard Le Goff
Éditeur : Encres Vives 516e
Année de parution : 2022
6,20€
On ouvre ce 516e cahier d’Encres Vives sur 64 quatrains en vers octosyllabiques. Et on
se retrouve à un rendez-vous : en fin de nuit, direction l’aube. Ce moment souvent
paisible où la lumière revient de l’Est jusqu’à l’aurore et le nouveau jour. D’abord le
silence, celui de la hulotte et des chauve-souris… puis l’envol des oiseaux, de tous les
oiseaux du matin. On entre dans le jour, direction midi. Les aventures du jour,
jusqu’au crépuscule. Jusqu’à la nuit.


Puisque jamais ne dort le monde
Ecoute les bois de la maison
Craquer leur rêverie de forêt
Au jour ignore les fausses nouvelles


La seconde partie de ce cahier nous emmène en voyage : Londres, Inverness, Rome,
Florence, Venise, Bruges, Barcelone… Europe, Méditerranée… Des quatrains de
voyage… à contempler comme autant de souvenirs.


Troisième partie a pour titre : Nul dit jamais ne restitue. Le poème comme vecteur de
la perte. Il fixe et perd en même temps son objet. Les mots ne sont jamais à la hauteur
du réel ; juste un miroir voilé.


L’offrande des hautes fleurs des fossés
invisible aux yeux des nomades
pour qui passer est art de vivre
laissez-moi au bord du chemin


et pour finir une 4e partie : la vie secrète.


Que sais-tu de ma vie secrète
as-tu jamais croisé cette ombre
blessée entre les bras d’une hantise
valsant sous la lune de jadis


Patrick JOQUEL

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